Hommage à nos anges
L’hommage de nos anges est pour nous paranges une nécessité, pour ne pas l’oublier mais surtout pour donner du sens, pour que cela n’arrive plus.
3 témoignages à découvrir :

A la naissance sans vie de ma fille Angelina, je lui ai fait la promesse que son décès ne serait pas vain.
J’ai eu à cœur de sensibiliser les personnes touchées de près ou de loin par le deuil périnatal. J’ai donc créé une page Facebook qui porte le nom d’Angelina et ses amis du ciel, sur laquelle je publie différentes rubriques : célébration des anniverciels, publication des témoignages de paranges, interviews d’auteurs de livres dédiés au deuil périnatal, diffusion d’affirmations positives et création d’un lexique autour des termes liés à mortinatalité. L’objectif de cette page est mon combat de chaque jour, apporter soutien et réconfort aux parents endeuillés qui traversent le drame de la perte de leur enfant dans une douleur indicible, un chagrin silencieux, une souffrance pudique.
Aussi je souhaite que la mort qui touche tous ces bébés ne soit pas passée sous silence, que chaque parent puisse parler et faire exister son enfant tant aimé et désiré.

Le 01/09/2017, à la suite d’une IMG, nos jumeaux sont nés sans vie.
Lorsque ce drame a bouleversé nos vies, mon homme et moi étions dévastés. Au départ, je ne parlais pas beaucoup de nos bébés. Je ressentais beaucoup trop de colère, de culpabilité, et de tristesse. J’étais incapable de mettre des mots sur ce que nous étions en train de traverser.
Le jour de l’accouchement, nous avons pu rencontrer Erwan et Gwenaëlle. Les découvrir et les porter dans mes bras restent des souvenirs magiques que je n’oublierai jamais. Ces moments partagés avec nos bébés et mon homme m’ont beaucoup aidée dans ma reconstruction. Quelques jours plus tard, nous avons déposé leurs cendres au jardin du souvenir de notre ville. Dans notre maison, un endroit leur est dédié (avec une photo d’eux, des fleurs, un nounours etc….). Ils sont également inscrits sur notre livret de famille.
Au fil du temps, j’ai ressenti de plus en plus le besoin de faire exister nos bébés. Pour leur rendre hommage, j’ai commencé par me faire tatouer. Mais ma véritable thérapie fut l’écriture. Grâce à une cagnotte lancée sur internet à laquelle mon entourage et même des gens que je ne connaissais pas ont participé, j’ai pu auto publier mon livre « Nés sans vie » Poser des mots sur le papier m’a permis d’extérioriser tout ce que je n’avais pas osé dire. Mon entourage a été d’un soutien précieux à ce moment-là et cette aventure humaine m’a beaucoup aidée à me reconstruire. Avec ce livre, je voulais rendre un dernier hommage à nos bébés, aider d’autres parents endeuillés, et surtout lever les tabous autour du deuil périnatal.
Tous ces actes au quotidien (partager notre histoire, leur dédier un endroit dans la maison, aller au cimetière, etc …) me permettent de traverser cette terrible épreuve. Ma gynécologue a écrit la préface de mon livre et a dit une phrase magnifique : « Nés sans vie » et pourtant bien vivants dans le cœur de leurs parents.
Erwan et Gwenaëlle ont existé et existeront pour toujours dans nos cœurs.
Briser le silence autour du deuil périnatal est devenu le combat de ma vie.
