
Cette journée du 17 janvier 2022, journée du lancement de la campagne nationale de prévention du Syndrome du Bébé Secoué est une journée historique. Il n’a jamais eu en France une campagne d’une telle ampleur. Elle est le résultat de l’implication de tous les acteurs de prévention, de parents victimes témoignant sur le syndrome du bébé secoué. Les victimes voient en ce plan national, un début de reconnaissance.
Vous trouverez dans cet article les visuels de la campagne nationale de sensibilisation, ainsi que les dépliants et vidéo. Vous trouverez l’ensemble de ces informations sur le site du gouvernement.
A presque une semaine de la diffusion de la campagne. L’ensemble des médias relayent les statistiques du bébé secoué, les visuels et particulière la vidéo choc de prévention. Depuis ce lundi, les parents “lambdas” découvrent le SBS, ses conséquences, les symptômes et comment éviter le pire. Il reste encore beaucoup d’interrogations : jusqu’à quel âge, qui est le secoueur, les symptômes immédiats, les conséquences à long terme, quelle force faut-il pour secouer un bébé?….
Cette campagne s’accompagne de visuels sur les statistiques du secouement, le comportement à tenir en face d’une situation de stress, du “pétage de plomb” et les signes de maltraitance. Pour chacun des thèmes, j’apporte les éléments de réponse, détails que vous pourrez retrouver sur la page du syndrome du bébé secoué.
Un remerciement particulier pour Aude Laffite, la maman de Timothée secoué et décédé. Elle est à l’initiative de cette campagne et du travail réalisé avec le secrétaire d’Etat de l’enfance et des familles, Adrien Taquet. Merci Aude de m’avoir intégré dans cette équipe pour parler du syndrome du bébé secoué.
Lors du lancement de la campagne de sensibilisation, vous avez entendu ces chiffres qui font froids dans le dos :
Le lancement de la campagne vers le grand public à amener différentes questions qu’il me semble important de répondre :
Après le secouement, à partir de quand apparaissent les symptômes ?
Les conséquences sont immédiates. Comme le rappel la Haute Autorité de santé, il n’y a pas d’intervalle libre entre les secouements et les conséquences. Par exemple, le bébé pleure, il est secoué, il s’arrête devient amorphe, perd connaissance.
En jouant avec mon bébé, est-ce qu’il y a un risque ?
Le jeu quand il est bien sur adapté à l’âge de l’enfant, ne provoque jamais les symptômes du bébé secoué. Le bercer, faire “dada” sur les genoux, l’avion, le “jeter” en l’air, ne provoquent pas les symptômes du SBS. Vidéos explicatives sur la page syndrome du bébé secoué.
Quelles sont les conséquences à long terme ?
La réponse n’est pas facile à confirmer. Différents facteurs sont à prendre en compte : le nombre de secouements, si c’est un garçon ou une fille, son âge, et à partir de quand il a été prise en charge… Les conséquences définitives sont visibles vers les 18 – 20 ans. Cela peut être des troubles cognitifs, comportementales ou moteurs.
Jusqu’à quel âge les bébés sont concernés ?
Cela concerne très majoritairement les bébés jusqu’à 1 an. Des cas plus rares de bébés de 2 ans ont été constatés.
Comment savoir si un bébé a été secoué ?
Les dégâts sont à l’intérieur du crâne (oedèmes cérébrales, saignements) ou hémorragie rétinienne donc il est impossible de s’en rendre compte. Néanmoins, certains symptômes doivent vous alerter : regard agar, pâleur extrême, enfant mou, irritable, vomissement en jet, ne mange pas, augmentation du périmètre crânien… Consulter un médecin ou allez aux urgences.
Les pleurs associés à la méconnaissance des besoins et la mauvaise gestion de la colère de l’adulte amènent à secouer l’enfant. Les pleurs d’un bébé n’excusent pas l’acte de maltraitance. Secouer est un acte volontaire. Mais il y a bien corrélation entre l’heure où le bébé est secoué et l’heure des pleurs du bébé.
Que les pleurs soient courts ou incessants, nous ne réagissons pas de la même façon.
En entendant pleurer un bébé, l’instinct de l’adulte est de prendre le bébé pour le calmer. Certains adultes sont plus sensibles aux pleurs que d’autres. 5 min, pour certains est insupportable alors que pour d’autres, cela ne provoque aucun agacement.
Nous sommes humains et nous sommes aussi différents dans notre façon de gérer nos émotions, c’est normal. Donc, ne plus supporter, ne pas comprendre les pleurs de l’enfant ne fait pas de vous de mauvais parents ou une mauvaise assistante maternelle.
Vous êtes fatigué, stressé, des ennuis familiaux, vous êtes à bout, vous vous sentez à la limite de l’explosion, ayez le bon réflexe.
Prenez de la distance avec votre bébé en le posant dans son lit sur le dos en toute sécurité et quittez la pièce pour retrouver son calme.
Appelez votre conjoint ou un ami de confiance pour prendre le relai.
Trouver l’action, l’activité personnelle pour faire baisser cette pression : écouter de la musique, faire des exercices de respiration, prendre un bain chaud, passer l’aspirateur…
Besoin de parler, des questions sans réponse, appelez Allô Parent Bébé, numéro gratuit et anonyme mise en place par l’association Enfance et Partage. Des professionnels de santé sont à votre écoute au 0800 00 3456.
Allo Parent Bébé a été mise en place pour soutenir et orienter les parents pour toutes les questions concernant les enfants de 0 à 3 ans.
Un bébé n’est jamais mort de pleurs mais risque tout dans les bras d’un adulte exaspéré.
Cette campagne de sensibilisation du syndrome du bébé secoué s’adresse également aux professionnels de santé.
Encore trop d’enfants sont sous diagnostiqués. L’adulte (parents ou autres) ne connait pas les symptômes immédiats. Il ne va pas chez son médecin, aux urgences par peur d’être incriminé.
Connaître les signes de maltraitance et consulter lui sauvera la vie.
Sensibiliser les professionnels de santé permet aussi de s’assurer la détection et la bonne prise en charge de l’enfant. Plus tôt il est prise en charge, plus le bébé aura de chance de s’en sortir.
Vous avez dans cette illustration les principaux symptômes immédiats. Si votre enfant a un de ces symptômes cela ne signifie pas qu’il a été secoué. Consultez votre médecin. Ayez confiance en vous.
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Le syndrome du bébé secoué est un traumatisme crânien non accidentel effectué par un adulte. L’adulte prend l’enfant principalement par les aisselles et effectue un mouvement violent d’avant en arrière. La tête du bébé est ballotée d’avant en arrière. Le cerveau choque la boîte crânienne provoquant le déchirement des vaisseaux sanguins entourant le cerveau, des œdèmes cérébrales et des saignements.
Retour sur cette journée du 18 mars 2022 au Grand Palais à Lille où l’association « Les mots les maux pour le dire » organisait pour les professionnels cette conférence sur le thème : « le syndrome du bébé secoué : les outils de la prévention » .
Aujourd’hui, je vous propose de mettre à l’honneur Virginie, une pharmacienne d’officine qui a décidé de prendre le syndrome du bébé secoué comme sujet de thèse. Voici l’intitulé : « Syndrome du bébé secoué : Rôle du pharmacien d’officine dans la mise en place d’actions de prévention ».
La première victime du syndrome du bébé secoué est le bébé. Pour autant, les parents, grand parents, oncles, tantes… la famille sont également des victimes. Chacun à sa façon a subi, vécu cette annonce terrible : » ce bébé a été secoué » et a du se résigner à voir partir, ce bébé, ce petit fils vers l’au delà.
J’ai souhaité aujourd’hui, mettre en lumière une « mamie », Nathalie, une femme, une battante, la mère de Pauline qui a vu son fils Maël mourir dans ses bras